Los Angeles, une ville, un style!

Avec ses 3,6 millions d'habitants et une superficie de 1 200 kilomètres carrés, Los Angeles n'en finit pas de s'étendre. «C'est ce que j'aime, une ville qui n'est qu'une suite de banlieues»

Entre mer et désert, L. A. s'est inventé une mode adaptée à ses besoins : beachwear, jeans et sportswear connurent ici un développement industriel précoce, attirant les acheteurs de la côte Est dès les années 20. Mais c'est Hollywood qui imposa vraiment le style L. A. dès la création de la Paramount en 1927.
La star de cinéma devint aussitôt prescriptrice de tendances.
«Le jour, on s'y habille beaucoup moins qu'à New York, explique Liliane Jossua, acheteuse et cofondatrice de Montaigne Market. Une allure qui semble décontractée mais qui est en fait très apprêtée : jeans et tee-shirts se portent avec brushing et manucure impeccables. Le soir, on sort très habillé des pieds à la tête. Entre les deux, il n'y a pas vraiment de moyen terme.» Ainsi, lorsqu'en 2004, un paparazzi a saisi une Madonna à Los Angeles en total look jogging, en Europe, on a pu interpréter cet accoutrement comme une faute de goût. Erreur : il s'agissait d'une tenue Juicy Couture, un phénomène purement local qui décline à l'envi l'éponge velours dans des teintes bonbons et qui fait florès encore aujourd'hui.

Dans une veine similaire, mais en plus sophistiqué, les vestes en molleton de Libertine affichent leurs fameuses têtes de mort en cristal Swarovski. Même engouement pour les robes imprimées «goutte de sang au microscope» de Thomas Wylde, qui égratignent l'archétype de la Californienne blonde et bronzée. Ces «rebelles» ont pour vitrine la Fashion Week de New York et celle de Los Angeles qui, deux fois par an, investit – on s'en serait douté – les studios de cinéma Smashbox, à Culver City, une banlieue de L. A.



Ici, comme on l'a dit, mode et showbiz marchent de concert. En mars dernier, par exemple, Tom Ford ne s'est pas seulement contenté de diriger le shooting du numéro de Vanity Fair consacré à Hollywood, il s'est carrément affiché en couverture, calé entre Scarlett Johansson et Keira Knightley. Très emblématique également, la marque Jovovich-Hawk née, en 2004, de la collaboration entre l'actrice Milla Jovovich et la styliste Carmen Hawk. Leur style so L. A., entre interprétations vintage – un leitmotiv là-bas – et attitude cool, a séduit la boutique Fred Segal, multimarques culte de Melrose Avenue depuis presque trente ans.